Réduction des émissions à la torche dans le cadre du grand arrêt réglementaire planifié
Exemple de Lyondell Chimie France – site de Fos
Le site de Lyondell Chimie France réalisera de septembre à novembre 2021 son grand arrêt règlementaire
Lors de ces grands arrêts, les différents équipements de procédé (bacs, ballons, colonnes de distillation, etc.) sont mis à disposition pour travaux, c’est-à-dire vidés et assainis. Dès lors, du personnel peut rentrer à l’intérieur afin que soient réalisés les différents contrôles par les services d’inspection et que les éventuelles réparations par les services maintenance et les entreprises spécialisées puissent être faites en sécurité.
Compte tenu de la caractéristique des produits mis en jeu dans le procédé, les phases d’assainissement nécessitent des dépressurisations des équipements. Ces dépressurisations sont réalisées vers les torches pour brûler les produits inflammables et éviter ainsi tout risque sécurité et limiter très fortement, sans toutefois les éliminer complètement, les émissions de composés organiques volatils (COV) à l’atmosphère.
Compte tenu de la configuration des installations, du volume des capacités et des quantités devant être dépressurisées, certaines dépressurisations ne peuvent se faire que vers la torche grande capacité du site dite « torche d’urgence ». Ces dépressurisations, suivant les produits mis en jeu, peuvent alors conduire à l’émission de fumées noires.
De la même manière, les phases de remise en condition des installations puis de redémarrage sont des phases pouvant présenter certaines difficultés qui augmentent le risque de solliciter la torche d’urgence et donc l’émission de fumées noires.
Un objectif de réduction des épisodes de fumées noires et de réduction des émissions de COV
La durée moyenne d’émission de fumées noires vers la torche d’urgence calculée sur les 3 derniers grands arrêts est de 11 heures avec une émission moyenne de 10.5 tonnes de COV. L’arrêté préfectoral du site limite la durée d’émissions de fumées noires à 20 heures en période de grand arrêt.
Les équipes en charge de la préparation des procédures de mises à disposition et de redémarrage des installations pour le grand arrêt 2021 ont intégré comme objectif la réduction des épisodes de fumées noires et la réduction des émissions de COV qui en découlent.
D’ores et déjà, des nouvelles idées ont été identifiées qui vont permettre de ne pas faire certaines opérations de dépressurisation conduisant à l’utilisation de la torche d’urgence. Ces modifications devraient conduire à une réduction de 20 à 30 % des durées de fumées noires et des émissions de COV lors des phases d’arrêt.
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Résultats et avancement :
Émissions atmosphériques lors du grand arrêt de 2021 :
- Épisode de fumées noires : 523 minutes (moins de 9h), contre 776 minutes lors du dernier grand arrêt de 2015, soit une réduction de plus de 4 heures. C’est la durée la plus faible jamais obtenue lors des grands arrêts de maintenance.
- Émissions de composés organiques volatils aux torches : 3,7 tonnes, contre 3,9 tonnes en 2015. Les procédures mises en œuvre se sont attachées à annuler le risque d’émission de produits CMRs aux torches en réalisant un épuisement progressif de ces composés dans le procédé lors des phases d’arrêt.
- Réduction des émissions totales de composés organiques volatils (fugitives, non fugitives, canalisées) grâce aux travaux réalisés pendant l’arrêt : 51 tonnes en 2022, contre 85 tonnes en 2021.
Améliorations lors du grand arrêt de 2021 :
- Phases d’arrêt, de mise à disposition et de redémarrage : Un processus de coordination et d’arbitrage quotidien a été mis en place entre les différents secteurs réalisant les mises à disposition ou les remises en service d’équipements pour s’assurer que les capacités de la torche continue ne seraient pas dépassées. L’objectif est d’éviter toute sollicitation de la torche d’urgence et le risque de fumées noires. Cette coordination a bien fonctionné et il n’y a eu aucune sollicitation de la torche d’urgence liée à des concomitances de dépressurisation d’équipements vers les torches qui auraient conduit à dépasser les capacités de la torche continue. Les arbitrages ont conduit à reporter certaines opérations et à rallonger la durée de l’arrêt.
- Phase d’arrêt : Les dépressurisations vers la torche d’urgence se sont limitées aux mises à disposition de gros équipements. Les améliorations des procédures ont permis de réduire les dépressurisations nécessaires. Une ouverture accidentelle des soupapes de notre réacteur principal a conduit à un épisode de fumées noires de 30 minutes. Les actions ont été identifiées pour éviter cette récurrence lors des prochains grands arrêts.
- Phase de redémarrage : La mise en place du processus de coordination et d’arbitrage quotidien entre les différents secteurs et par la modification des procédures de démarrage et de montée de charge a permis de bonnes performances. 75% des émissions de fumées noires lors du redémarrage ont été causées par une modification réalisée pendant le grand arrêt. Un arrêt court de l’usine a été reprogrammé en janvier 2022 pour réaliser les corrections nécessaires et écarter, en marche continue, des potentielles vulnérabilités sur le risque de départ à la torche d’urgence.
(Mise à jour le 22/01/2024, 16/02/2023, 14/02/2022, 07/12/2020)
Les attentes exprimées par les riverains auxquelles cette action répond :