Projet Réponses - Réduire les POllutioNs en Santé Environnement
Action soldée

Étude MISTRAL : étudier le lien entre pollution atmosphérique et allergies aux pollens

2021-2022
De 100.000 à 1 million d'euros.

Contexte de l'étude

La rhinite allergique (RA) saisonnière, aussi appelée « rhume des foins » ou allergie saisonnière, a des conséquences multiples : troubles du sommeil, fatigue, humeur dépressive, altération de la qualité de vie et de la productivité, et affections comorbides comme l’asthme, qui concerne un tiers des patients souffrant de rhinite allergique. En Europe, plus de 150 millions de personnes souffrent de rhinite allergique et plus de 25 millions souffrent d'asthme. Environ 30% ont une rhinite non contrôlée pendant l'exposition aux allergènes. L’impact des maladies allergiques sur la productivité du travail est estimé entre 30 et 50 milliards d'euros par an dans l'Union européenne. 

Des études montrent que la pollution peut jouer un rôle dans l'amplification de la réponse aux allergènes polliniques inhalés en induisant des modifications morphologiques et fonctionnelles des épithéliums nasaux et bronchiques, mais aussi en induisant des modifications structurales des molécules allergènes. Une étude réalisée en Europe semble montrer que si les symptômes de rhinite allergique sont bien aggravés par une exposition à la pollution atmosphérique, cet effet n’est pas retrouvé pour tous les pollens : ce lien a été observé par exemple pour les pollens de graminées mais pas pour les pollens de bouleau.

Objectif de l'étude

Dès 2021, la société KYomed INNOV a lancé l’étude Mistral, cofinancée par l'Union Européenne avec les fonds Feder régionaux Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans l’objectif d’aider les citoyens à mieux vivre avec leurs allergies aux pollens.

Les objectifs de l’étude Mistral étaient de :

  • Rechercher un lien entre l’exposition aux polluants atmosphériques et les symptômes d’allergie aux pollens ;
  • Développer un outil numérique permettant de détecter les épisodes de risque allergique important et de prévenir les personnes sensibles pour qu’elles puissent se protéger.

Pour réaliser cette démarche, KYomed INNOV a réuni les expertises de plusieurs partenaires comme :

L’étude Mistral s’est basée sur deux piliers complémentaires :

  • L’analyse de données scientifiques fournies par les partenaires de Mistral, notamment AtmoSud pour les données restituant la pollution de l’air, les données de concentration des pollens avec le RNSA.
  • Le témoignage quotidien de citoyens volontaires sur leurs symptômes allergiques et leur asthme, grâce à l’application Mask Air.

Le territoire de l'étude Mistral

L’étude Mistral a été déployée sur 3 zones d’intérêt : Marseille, Aix-en-Provence et les 21 communes autour de l'étang de Berre.

Le territoire de l’étude est très exposé aux pollens avec une particularité : une forte exposition au pollen de cyprès. La zone de l’étang de Berre est quant à elle une zone industrielle majeure où sont émises des pollutions industrielles (pétrochimie, métallurgie, cimenterie, etc.) et des pollutions liées aux transports (aéroport, réseau routier et autoroutier, transport maritime). Cela en fait donc une zone à forts enjeux environnementaux.

La zone de l’étang de Berre présente une prévalence de l’asthme de 17% alors que la moyenne nationale est d’environ 7%. La santé respiratoire y est donc un enjeu majeur.

Qui a pu participer à l’étude ?

L’étude Mistral a reposé sur la participation volontaire des citoyens, en respectant certains critères :

  • Avoir un smartphone connecté à internet afin de pouvoir utiliser l’application MASK-air®
  • Être âgé(e) de plus de 18 ans ;
  • Souffrir de rhinite allergique saisonnière (rhume des foins, allergie au pollen) ;
  • Passer du temps à Marseille, Aix-en-Provence ou dans les 21 communes autour de l’étang de Berre.

Au total 454 citoyens volontaires, ayant en moyenne 49 ans, habitant sur les territoires d’Aix, de Marseille ou de l’étang de Berre, et souffrant de rhinite allergique ou d’asthme, ont participé à l’étude.

Comment s’est déroulée l’étude ?

  1. Inscription en ligne ;
  2. Prise de connaissance de l’étude (note d’information écrite et 3 vidéos courtes) ;
  3. Signature l’accord de participation en ligne ;
  4. Installation l’application MASK-air® sur smartphone et accès avec le code « identifiant étude » fourni ;
  5. Déclaration quotidienne des symptômes d’allergies aux pollens dans l’application MASK-air® pendant au moins 30 jours, consécutifs ou non (moins d’une minute par jour).

Les participants pouvaient s’inscrire et quitter l’étude à n’importe quel moment entre le 29 juin 2021 et le 30 juin 2022. La collecte des données s’est clôturée à la fin août 2022.

Les résultats de cette étude, s’ils sont utilisés par les pouvoirs publics, peuvent permettre de déployer une politique de prévention afin de limiter l’incidence de la rhinite allergique et de ses complications.

Un outil de prévention et une application à la portée de tous : Développement d’un module de prévision

A l’issue de l’étude Mistral, l’équipe KYomed INNOV a coordonné la conception et le développement d’un module permettant la visualisation des concentrations des pollens et des polluants du jour même et du lendemain.

Un interfaçage de ce module avec les systèmes de collecte de concentration de pollens (RNSA) et de polluants (ATMOSUD) a ensuite été intégré dans l’application mobile MASK-air® pour assurer une mise à disposition de ces indicateurs de qualité de l’air auprès du plus grand nombre, avec une possible configuration d’alerte en cas de dépassement de seuils. Les citoyens peuvent également visualiser la prévision à J+1 de leur future exposition.

(Création fiche le 28/06/2021)

Résultats :

(Mise à jour le 24/01/2024)

Les conclusions de cette étude sont les suivantes :

  • L’ozone (O3), seul ou en association avec le NO2, semble avoir un impact sur la sévérité des symptômes de rhinite allergique. Il est quelque peu surprenant que le PM2.5 et le NO2 ne soient pas associés à une aggravation de ces symptômes. Toutefois, les mécanismes biologiques par lesquels la pollution de l’air peut affecter la rhinite ne sont pas les mêmes en fonction du polluant, et sont donc à explorer.
  • Comme attendu, le pollen de cyprès est un facteur augmentant les symptômes de rhinite allergique, ce qui est cohérent avec la présence abondante de cyprès dans la région étudiée.
  • Comme attendu également, l’augmentation de l’âge (> 50 ans) serait quant à lui un facteur améliorant les symptômes de rhinite allergique.
  • Les résultats de cette étude contribuent à une meilleure compréhension des facteurs de risque environnementaux de la rhinite allergique et soulignent la nécessité de mieux contrôler la pollution de l’air.

L’intégralité des résultats est disponible sur le site mask-paca.com  

Avancement :

(Mise à jour le 19/10/2023)

Les résultats ont été présentés aux citoyens et aux acteurs de santé lors de l’évènement « Qualité de l’air et santé » organisé par Atmosud et le CHU de Nice le 26 juin 2023.

(Mise à jour le 27/01/2023)

  • L’étude est terminée et les analyses sont en cours de finalisation.
  • 454 personnes ont participé sur 1215 participants attendus. 

La population d’étude exploitable pour l’étude du lien entre pollution et allergies aux pollens est constituée de 370 sujets. Parmi les 370 sujets, 65,4% sont des femmes (242) et 34,6% sont des hommes (128). Les allergies majoritairement représentées sont l’allergie au pollen (36,7%) et l’allergie au cyprès (20,8%).

  • Les résultats des modélisations seront bientôt disponibles.

(Mise à jour le 28/06/2022)

  • 1 000 participants environ.

(Mise à jour le 13/01/2022)

  • 10/01/2022 : 259 participants (sur les 1 215 nécessaires);
  • 29/06/2021 : 1er participant inscrit à l’étude.

(Mise à jour le 28/06/2021)

  • 29/06/2021 : lancement de l'étude.


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