La pollution de l’air est-elle un amplificateur d’allergie ?
Depuis plusieurs décennies, le nombre de cas d’allergies augmente dans un grand nombre de pays, et particulièrement en France. Le nombre de personnes souffrant d’allergies a ainsi plus que doublé au cours des vingt dernières années. L’allergie aux pollens toucherait plus de 20 % de la population française.
L’augmentation de la prévalence (le nombre de cas) des maladies allergiques est d’origine multifactorielle et résulte vraisemblablement d’interactions complexes entre des prédispositions génétiques et des facteurs environnementaux.
La pollution atmosphérique pourrait jouer un rôle dans l’augmentation du nombre de cas de ces pathologies.
Les individus peuvent être allergiques aux pollens, aux acariens, aux poils d’animaux, mais ne peuvent pas être allergiques à la pollution de l’air. En revanche, la pollution peut être un facteur aggravant pour plusieurs raisons.
Impact de la pollution de l’air sur les allergènes
Les polluants atmosphériques issus des activités humaines peuvent agir sur les pollens. En effet, en entrant au contact d’un polluant chimique, la paroi du grain de pollen (similaire à une coque) se déforme et libère des allergènes, qui se disséminent dans l’air et pénètrent dans le système respiratoire bien plus profondément que les grains de pollen. Les pollens ainsi modifiés ont un potentiel allergisant beaucoup plus élevé.
Impact de la pollution de l’air sur la sensibilité individuelle
Parallèlement, la pollution de l’air fragilise l’individu.
Les polluants atmosphériques accentuent l’irritation des muqueuses nasales ou oculaires et abaissent le seuil de réactivité allergique.
Par exemple, l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (N2) augmentent l’hyper réactivité bronchique en favorisant la production d’anticorps, activateurs de l’allergie. De plus, l’ozone altère les muqueuses respiratoires et augmente leur perméabilité. Cela engendre une réaction allergique à des concentrations de pollen plus faibles.
Certains polluants chimiques de l’air peuvent donc accroitre la sensibilité des personnes et les rendre ainsi plus sensibles aux pollens.
L’exposition chronique à la pollution de l’air est de plus en plus soupçonnée de jouer un rôle dans l’augmentation de la prévalence des allergies, dont l’asthme.
- Maladies allergiques respiratoires et pollution atmosphérique extérieure, Pérnard-Morand et al. (2008) ;
- Qualité de l’air extérieur, ANSES (2018) ;
- Exposition de la population générale aux pollens de l’air ambiant : l’Anses fait le point, ANSES (2014) ;
- La pollution atmosphérique amplifie les allergies au pollen, Atmo Auvergnes-Rhône-Alpes (2016).