Étude menée sur la « Pollution atmosphérique et hospitalisations dans le secteur de l’étang de Berre »

Contexte

En 2005, la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) des Bouches-du-Rhône a saisi l’Institut de Veille Sanitaire (InVS, agence devenue Santé Publique France en 2016), afin d’évaluer la faisabilité de conduire une étude épidémiologique concernant les effets de la pollution atmosphérique sur la santé des personnes vivant dans la zone de l’étang de Berre.

En réponse, l’InVS a mené cette étude sur 29 communes du pourtour de l’étang de Berre plus ou moins impactées par la pollution atmosphérique des installations industrielles locales. Un des objectifs était d’évaluer une potentielle association entre les variations géographiques de l’exposition aux polluants caractéristiques de la pollution industrielle présente sur la zone de l’étang de Berre, et les hospitalisations pour certaines pathologies cardio-vasculaires, respiratoires ou cancéreuses entre 2004 et 2007. Le dioxyde de soufre (SO₂) a été retenu comme polluant traceur de la pollution industrielle.

Quels sont les principaux résultats ?

Tous les acteurs, dont les services de l’état, ont été informés de ces résultats. Cette étude a également été présentée en réunion publique le 20/11/2009, réunion organisée par la sous-préfecture d'Istres. Par ailleurs, la synthèse et le rapport de l’étude sont accessibles à tous sur le site de Santé Publique France.

Excès d’hospitalisations

Cette étude a mis en évidence un excès de risque d’hospitalisations pour infarctus du myocarde chez les femmes pour les communes exposées à des niveaux moyens ou élevés de SO₂ et chez les hommes pour les communes les plus impactées.

• Les femmes des communes avec une exposition moyenne ou élevée au SO₂ présentent un risque d’être hospitalisées pour un infarctus du myocarde respectivement 38 % et 54 % plus élevé que les femmes des communes avec une exposition de référence faible.
• Un excès de risque de 26% est retrouvé chez les hommes pour des niveaux d’exposition élevés au SO₂. Cela signifie que résider dans une commune avec une exposition élevée au SO₂ a multiplié par 1.26 le risque, pour un homme, d’être hospitalisé pour un infarctus du myocarde.

Aucun excès d’hospitalisation pour pathologies respiratoires ou pour cancers n’a été observé dans les communes exposées à la pollution industrielle à l’exception des leucémies aiguës (cancer du sang) chez les hommes pour les communes les plus impactées. Le risque d’être hospitalisé pour une leucémie aiguë est 2.5 fois plus élevé chez les hommes de la zone d’exposition élevée par rapport à ceux de la zone d’exposition de référence.

Quelles suites ont été données à cette étude ?

L'observatoire REVELA 13 a été créé en 2011 à la suite de cette étude. Cet observatoire est piloté en région par Santé publique France. L'objectif de l'observatoire REVELA 13 est la surveillance de trois cancers de l'adulte (cancers du rein, cancers de la vessie et les leucémies aiguës).

Suite à la mise en place de l'observatoire REVELA 13, l’Agence Régionale de Santé (ARS) PACA a pour objectif de mettre en place un observatoire départemental des cancers en lien avec l'environnement. Le but est de poursuivre et compléter la surveillance des cancers en lien avec l’environnement sur le département des Bouches-du-Rhône.