Le changement climatique et les allergies aux pollens

L’exposition aux pollens est un réel enjeu de santé publique : en France, 20 % des enfants à partir de 9 ans et 30 % des adultes sont concernés.

De plus, la prévalence des pathologies allergiques respiratoires comme les rhinites saisonnières et l’asthme semble avoir augmenté ces dernières années dans les pays industrialisés.

Le changement climatique, facteur d’augmentation des allergies aux pollens

Modélisation du pourcentage de la population sensibilisée au pollen d'ambroisie au niveau de référence (1986-2005, à gauche) et dans le futur (2041-2060, à droite), pour un scénario d’émissions de gaz à effet de serre modéré (RCP 4.5 défini par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) - Source : Lake et al., 2017, Climate Change and Future Pollen Allergy in Europe 

L’allongement des saisons polliniques

Les températures plus élevées prolongent la période de croissance des plantes. Ainsi, la période d’émission de pollens est allongée : elle commence plus tôt et termine plus tard. Les personnes allergiques sont donc exposées plus longtemps.

Une production de pollen augmentée

Le CO₂ atmosphérique stimule la photosynthèse des plantes et augmente la production de pollen.

Par exemple, l’ambroisie produit jusqu’à deux fois plus de pollen dans des conditions riches en CO₂.

Développement dans de nouveaux lieux

Le réchauffement climatique permet à certaines plantes allergènes de coloniser de nouvelles régions et des altitudes plus hautes.

Par exemple, l’ambroisie progresse vers le nord de l’Europe, les oliviers et les cyprès s’étendent dans des zones auparavant trop froides.

Ainsi, de nouvelles populations deviennent sensibles à des pollens inconnus jusque-là.

Limiter l’exposition aux pollens allergisants par des actions préventives

Couverture du sol

La végétalisation, la mise en place d’une membrane textile ou d’un paillis permet d’éviter la germination des semences.

Surveillance des terres de chantiers

Il est essentiel de vérifier la provenance des terres rapportées lors de chantiers de construction ou d’aménagements paysagers. 

Il ne faut pas déplacer des terres que l’on sait contaminées par des graines de plantes allergisantes.

La végétalisation des villes

En région PACA, certains espèces locales sont particulièrement adaptées au climat et demandent peu d’arrosage, mais sont allergènes (olivier, cyprès de Provence, etc.).

Lors de la végétalisation des villes, il est important de ne pas planter une quantité trop importante de plantes allergisantes au sein d’un même endroit, afin de limiter l’exposition aux pollens.

Risque Allergique lié à l'Exposition aux Pollens (RAEP) de différentes espèces végétales, en fonction du département et de la saison - Source : Réseau national de surveillance aérobiologique - Surveillance des pollens et moisissures dans l’air ambiant 2019 

Lutter contre la progression des plantes allergisantes : exemple de l’ambroisie

Reconnaître l’ambroisie à feuille d’armoise - Source : Observatoire des ambroisies 

L’ambroisie est une plante exotique envahissante nuisible à la santé humaine. Elle est capable de se développer rapidement sur une grande variété de milieux.

Au regard de sa progression rapide de la région Auvergne-Rhône-Alpes vers la région PACA, un dispositif de lutte contre sa propagation a été mis en œuvre, coordonnée par l’Agence Régionale de Santé PACA et FREDON PACA :

L’arrachage manuel

C’est la méthode la plus efficace car elle permet la destruction complète de la plante. Cette technique est très couteuse en temps et s’utilise donc sur un nombre de plants limité. Elle doit s’effectuer avant la floraison pour éviter l’exposition au pollen des opérateurs.

Fauchage et broyage

Ces méthodes permettent de diminuer la quantité de pollen et de semences sur de larges surfaces, mais ne permettent pas une destruction complète car l’ambroisie repousse facilement. Plusieurs interventions sont souvent nécessaires.

Pâturage

Les ovins, caprins et bovins peuvent être utilisés pour consommer les ambroisies, idéalement avant la floraison. Le pâturage est utile particulièrement pour les zones difficiles d’accès.

Désherbage thermique

Le désherbage par brûleur thermique peut être utilisé sur de petites surfaces et permet de détruire les plants très rapidement. Cette technique consomme beaucoup d’énergie.

Désherbage mécanique

Ces techniques (déchaumage, binage, etc.) utilisent des outils mécaniques pour détruire la plante en perturbant le sol. Elles sont surtout utilisées en milieu agricole.


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