Comment valoriser les déchets verts pour limiter les impacts négatifs du brûlage ?

En France, le brulage des déchets verts est encore très répandu, bien que cette pratique soit formellement interdite. Le brulage des déchets verts, qui génère de la pollution atmosphérique, est néfaste pour notre santé et pour l’environnement, et limite le retour au sol de la matière organique. Les déchets verts sont des ressources précieuses et des alternatives existent pour les valoriser.

Alternatives au brûlage et valorisation des déchets verts par les citoyens

Broyage et paillage

Le paillage consiste à étaler en surface les feuilles mortes, brindilles, épluchures ou tontes de pelouse sur le sol et laisser agir. Ce paillis protégera le sol de l’érosion, du dessèchement et des écarts de température, tout en le nourrissant. Pour les débris plus gros et solides, comme les branches, il peut être nécessaire de les broyer en plus petits morceaux avant de les utiliser. Cette méthode permet de valoriser les déchets ligneux qui se dégradent très lentement, tout en détournant d’importants volumes des poubelles ménagères.

Compostage

Le compostage s’inspire de la formation de l’humus naturel : sous l’action de micro-organismes et en présence d’oxygène, les biodéchets se transforment en un amendement très riche qui viendra nourrir le sol : le compost. Le compostage peut se pratiquer à l’échelle individuelle par l’installation d’un composteur dans son jardin, ou d’un lombricomposteur dans un espace plus réduit (le processus est accéléré par la présence de vers dans le dispositif). Le compostage peut également se pratiquer de manière partagée grâce à des bacs installés dans des établissements, au pied d’un immeuble ou à l’échelle d’un quartier, qui vont permettre à plusieurs usagers de composter ensemble leurs déchets. Le compostage nécessite de maintenir un certain équilibre chimique, en alternant des matières carbonées (branchages, feuilles mortes, etc.) et azotées (épluchures et autres déchets de cuisine, tontes, etc.). Il permet donc la valorisation organique de l’ensemble des biodéchets.

Alternatives au brûlage et valorisation des déchets verts au sein des collectivités

Sensibilisation

Les actions de sensibilisation constituent un des premiers leviers d’action des collectivités, car les stratégies de gestion des déchets ne se concrétisent que si elles sont connues, comprises et acceptées par les citoyens et les agents publics.

Jardinage raisonné

La lutte contre les pratiques de brûlage des biodéchets doit avant tout passer par une transformation des modes de jardinage pour réduire les déchets verts à la source. Des pratiques de gestion différenciée des espaces verts existent : choix des essences pour réduire les tailles et élagages, favorisation de haies diversifiées, la plantation d’espèces végétales locales, le mulching après une tonte (hacher puis laisser sur place les déchets de tonte tout en gardant une hauteur d'herbe de 5 cm), le remplacement du gazon monospécifique par une implantation d’espèces variées, ou encore l’entretien d’un espace vert par le pâturage d’herbivores.

Les collectivités jouent ici un rôle clé d’exemplarité afin de diffuser les bonnes pratiques auprès des citoyens. Pour cela, des ressources sont mises à leur disposition (voir ci-dessous).

Gestion des déchets verts sur site

Les collectivités détiennent un levier important pour la gestion des résidus végétaux via la mise à disposition de différents biens ou services permettant aux habitants de gérer eux-mêmes leurs déchets de jardin : distribution de composteurs, prêt ou location de broyeurs, aide à l’achat de ces dispositifs sous forme de subventions, etc. Toutes ces alternatives permettent de détourner les flux de déchets végétaux hors des ordures ménagères grâce à une valorisation in situ.

Compostage industriel

Le compostage industriel repose sur le même principe que le compostage domestique, mais se déroule à une échelle plus importante. Le compost pourra être distribué gratuitement et/ou revendu aux habitants et professionnels locaux, permettant dès lors un retour au sol de la matière organique ainsi qu’un allègement des charges financières du service public.

Méthanisation

Le processus de méthanisation est similaire à celui du compostage, mais se déroule en milieu anaérobie (c’est-à-dire sans oxygène). La méthanisation produit deux types de rendements. D’une part, du digestat, un amendement solide ressemblant au compost et qui pourra revenir au sol par la suite ; et d’autre part du biogaz, un mélange composé principalement de méthane qui sera capté et pourra ensuite être utilisé comme carburant, injecté dans les réseaux de chaleur ou bien utilisé pour générer de la chaleur et éventuellement de l’électricité. La méthanisation permet donc une double valorisation, organique et énergétique. Des conditions liées à l’environnement, à la gestion des risques et à la santé humaine sont toutefois à respecter pour ce mode de production d’énergie.

Ces deux dernières solutions alternatives nécessitent la mise en place d’un système de collecte approprié au territoire : collecte en porte-à-porte, apport en végèterie ou déchèterie, ou encore collecte en points d’apport ponctuel (comme c’est souvent le cas en ville pour les sapins de Noël).

Outils pour la gestion des déchets verts

Des outils à destination des collectivités, développés par FNE PACA et l’ADEME, sont disponibles afin d’optimiser la gestion des déchets verts :

• Un outil d’autodiagnostic pour identifier les besoins du territoire ;
• Un comparatif économique pour comparer les solutions proposées ;
• Un kit de communication pour impliquer et sensibiliser les citoyens.